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L’histoire du comté de Nice

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‘un passé tumultueux, si différent du passé commun à tous les autres Français, NICE a conservé une culture et une tradition originales qui alimentent un fort particularisme. Ces quelques lignes, si elles sont insuffisantes à le développer, le dévoilent un peu. Elles ne sont qu’un encouragement à le découvrir.

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Comme toutes les villes du bassin méditerranéen, NICE puise ses racines dans le monde celte d’abord, puis dans la colonisation grecque, qui lui donne son nom (Nikaïa, vers le VIème siècle avant J.-C.), et enfin dans la conquête romaine. Après les grandes Invasions, la ville est intégrée au comté de Provence. Elle est christianisée depuis le IIIème siècle, et l’abbaye de Saint-Pons, fondée en 778, en témoigne. Elle appartient à la Provence jusqu’en 1388, date à laquelle, pour échapper à la guerre civile provençale, elle se donne au comte de Savoie, qui s’était progressivement saisi de toutes les Alpes occidentales.

Depuis le haut Moyen-Age, la ville occupait le sommet de la colline du Château. Puis, au XIIIème siècle, elle commença à descendre dans la plaine. On construit même un pont, de bois d’abord,

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sur le Paillon : c’est le pont Saint-Antoine, ou Pont-Vieux. De nombreux ordres religieux contribuent à son extension: les Franciscains, les Dominicains, les Observantins installent leurs couvents dans et hors les murs. Le clocher des Franciscains deviendra d’ailleurs, en 1840, la seconde tour communale de la ville.

Au XVIème siècle, sa fidélité au duc de Savoie jette NICE dans la guerre. La ville est assiégée en 1543 par les Français et les Turcs alliés. Le couvent des Observantins est détruit. Ils se réfugient sur la colline de Cimiez, et y créent un nouveau monastère, toujours desservi par eux.

La ville s’épanouit pleinement à l’âge baroque. Au XVIIème et au XVIIIème siècles, elle se couvre de splendides édifices religieux et laïcs, tous empreints de ce style éclatant. Les confréries de pénitents se multiplient, les nouveaux ordres religieux s’installent: les Jésuites, au cœur de la cité, les Capucins, dans un nouveau monastère champêtre, sur la colline de Saint-Barmélémy.

NICE

sera encore assiégée deux fois par les Français, en 1691 et 1705. A cette date, elle y perdra sa citadelle et ses murailles. C’est pour elle un tournant. D’abord, elle sort de son corset urbain: la place Victor en 1790 (aujourd’hui Garibaldi)la place Masséna en 1835, magnifiques places royales, sont les centres d’une ville

neuve en constante expansion. Ensuite, elle se découvre une nouvelle vocation: le tourisme. A partir de 1760, les riches hivernants viennent d’Angleterre, puis de Russie -deux alliés du duc de Savoie, devenu en 1720 roi de Sardaigne- pour jouir des douceurs du climat niçois. Ils font bâtir des villas étranges, rencontres de leur passé et de leurs rêves, comme le « château de l’Anglais ».

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Occupée par les troupes françaises en 1792, rendue au roi de Sardaigne en 1814, NICE manifeste une dernière fois son attachement aux Savoie à l’occasion des visites du roi Charles-Félix (1826 et 1828). A la reine Marie- Christine, elle offre, entre autres, une fontaine ornée de Tritons, toujours visible aujourd’hui.

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Et puis, en 1860, malgré cc long passé commun, NICE est cédée à la France par les Savoie, qui ont choisi la couronne d’Italie. Ville d’exception dans sa nouvelle patrie, elle y apporte une nouveauté économique: sa tradition d’accueil, qu’elle embellit encore en reconstruisant son modeste théâtre après le dramatique incendie de 1881, puis en important d’Angleterre le modèle des jetées-promenades, portée ici par les vagues de la baie des Anges. Creuset d’influences si diverses et si multiples, NICE a su les modeler pour créer sa personnalité. Enracinée et ouverte, telle est l’image d’elle que chaque Niçois porte dans son cœur.

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